Islande 2017page 1/3

Islande (du 9 au 24 juillet 2017)

Paysage du Landmannalaugar

Parmi les nombreuses raisons qui peuvent amener à visiter ce pays, il faut bien reconnaitre que la recherche des orchidées sauvages ne figure pas en tête de liste. Les botanistes qui ne rechercheraient qu'elles seraient bien déçus au regard de la pluie et du vent qu'ils auraient à subir. Le nombre d'espèces ne dépasse pas la demi-douzaine, avec pour la plupart des taxons qui sont présents plus près de chez nous dans les massifs alpins. En revanche, difficile de trouver ailleurs dans le monde une telle concentration de paysages grandioses et spectaculaires. L’Islande, c’est la nature à l’état brut, un mélange détonnant entre le feu et la glace. On y trouve près de 300 volcans, et les glaciers recouvrent 11% de son territoire.

Un voyage en Islande exige un peu de préparation, compte-tenu des spécificités de ce pays, des conditions climatiques et des difficultés d’accès à certains sites. C’est aussi un des pays les plus chers d’Europe et où l'hébergement est limité. Deux bonnes raisons pour pratiquer le camping et profiter de la nature à une période ou le soleil ne se couche presque jamais.

Pour ce voyage, nous avons décidé de nous cantonner au sud de l'île. Notre itinéraire au départ de Reykjavik nous a conduits de la péninsule de Snaefell jusqu'à Höfn avec des incursions dans les terres du centre (Kjölur, Laki, Landmannalaugar, Hvannagil).





Carte de situation avec les principales régions visitées

Les premières orchidées rencontrées sont Coeloglossum viride et Dactylorhiza maculata, sur le site de Þingvellir.
Pour être tout à fait exact, il s'agit pour la première de C. viride var. islandicum, une variante plus colorée et aux feuilles plus larges que le type. Ses fleurs sont majoritairement bicolores avec un casque rose et un labelle vert-jaune. Cette variété est également présente dans le sud-ouest de la Norvège.

Coeloglossum viride var. islandicum

Quant à la seconde, elle possède aussi quelques particularités : Comparées aux Dact. maculata que l'on peut trouver sur le continent et sur les îles britanniques, les plantes islandaises sont plus trapues, avec des fleurs aux sépales latéraux peu étalés. Ces petites différences ont conduit le botaniste islandais Áskell Löve à créer la sous-espèce Dact. maculata subsp. islandica, qui de ce fait est endémique d'Islande.

Dactylorhiza maculata subsp. islandica

Comme l'indiquent les cartes ci-dessous établies par l'Icelandic Institute of Natural History, ces deux taxons sont assez répandus et nous aurons l'occasion de les revoir à plusieurs reprises lors de notre séjour.



Répartition de Coeloglossum viride en Islande (Source IINH)


Répartition de Dactylorhiza maculata en Islande (Source IINH)


Les Hautes Terres d'Islande, constituent une région de montagnes et de plateaux situés dans le centre de l'île. Inhospitalière et désertique, cette région est inhabitable et presque inexploitée à l'exception de quelques complexes hydroélectriques. Les quelques pistes qui la traverse ne sont ouvertes qu'à la période estivale, en raison des conditions climatiques. La F35 qui relie Gullfoss au sud et la route n°1 près de Varmahlíð traverse le désert de Kjölur sur près de 200 km.

Paysage du Kjölur sur la piste F35

Paysage lunaire du Kjölur sur la piste F35

Elle est reliée à la F347 qui permet d'accéder au Kerlingarfjöll, un site volcanique qui fait partie de la zone des fissures de la dorsale atlantique, laquelle traverse l'Islande du sud-est au nord-ouest. Ce petit massif est composé de rhyolite, une roche colorée aux tons rouges-orangés. Il est parcouru de sources chaudes et compte plus d'un millier de solfatares.

Massif de Kerlingarfjöll

Zone géothermique de Hveradalir (Kerlingarfjöll)

De nombreuses balades sont possibles au Kerlingarfjöll, même l'ascension complète de certaines montagnes comme les monts Fannborg et Snækollur qui donnent une vue splendide sur toute l'Islande centrale.

Zone géothermique de Hveradalir (Kerlingarfjöll)

La région des Laki (Lakagigar) est située au sud de l'île, entre les glaciers Mýrdalsjökull et Vatnajökull. Elle rassemble plus de 130 cratères sur une longueur d'environ 25 kilomètres. Ce phénomène est le résultat d'une éruption gigantesque qui déchira l'écorce terrestre en 1783. Cette année-là, le Laki aurait éjecté une telle quantité de cendres dans le ciel européen qu'il a voilé le soleil, d'où les mauvaises récoltes, d'où des disettes...et la révolution française.
Une piste de 50 km (aller), ponctuée de plusieurs gués parfois délicats à franchir, mène à cette fissure éruptive.

Lakagigar. Une éruption gigantesque au XVIIIème siècle a façonné les paysages que l'on voit aujourd'hui.

Terre froide et désertique, l’Islande est essentiellement peuplée de plantes non ligneuses : champignons, mousses, lichens, et graminées. Dans un tel environnement, la végétation peine à se développer et ce sont souvent les mousses ou lichens qui tapissent le sol ou les rochers. Leur croissance est très lente et c'est la raison pour laquelle en Islande, il est strictement interdit de rouler hors des routes et des pistes balisées.
Même sur ces terres hostiles, composées essentiellement de lave, des ilots de plantes à fleurs parviennent à prendre racine.



Petite oseille (Vík)


Céraiste alpin (Lakagigar)


Armérie maritime (Lakagigar)


Mousses colonisant les rivières (Lakagigar).


Plage de sable noir (Dyrhólaey)


Vagues de terre (Lakagigar)


Tout au sud de l'île, à proximité de Vík, les falaises de la péninsule de Dyrhólaey offrent des points de vue sur la mer et les plages de sable noir s'étendant à l'ouest en direction de Selfoss et à l'est sur les aiguilles de lave noire (Reynisdrangar).

Le cap de Dyrhólaey domine du haut de ses falaises de 120 mètres l’océan Atlantique

Orgues basaltiques (Reynisdrangar, plage de Dyrhólaey)

C'est ici que nichent une des colonies de macareux moines. Cet oiseau exotique et coloré est emblématique de l'Islande. Chaque printemps, ce sont environ 10 millions d'individus qui viennent se reproduire sur les côtes islandaises, soit la grande majorité des colonies de macareux atlantiques. Ils y creusent de profonds terriers dans la partie herbeuse, au sommet des falaises, pour y faire leur nid. Ils passent le reste de l’année en mer, en plein océan atlantique, généralement à des latitudes situées un peu plus au sud que l’Islande.

Macareux moine

L'Islande est le paradis des ornithologues. Plus de 350 espèces d'oiseaux y ont été répertoriées dont 125 de manière régulière. Cette richesse est due principalement à deux facteurs. D'une part la position géographique de l'île au milieu de l'Atlantique nord et en bordure du cercle polaire. D'autre part la très faible densité de la population et de la faune (qui se limite à quelques rennes, renards et visons). Parmi toutes ces espèces d'oiseaux, 75 y nichent, les autres n'étant que de passage lors de leur migration. L'Eider à duvet, la sterne arctique, le pétrel fulmar, le Guillemot de Troïl, le phalarope à bec étroit, le chevalier gambette, le courlis, le pluvier doré, l'huîtrier pie, la bécassine sont quelques-unes des espèces les plus courantes et que l'on peut observer facilement sans les déranger.

Chevalier gambette

La Sterne arctique est un des plus grands migrateurs au monde. Elle parcourt chaque année 36 000 km pour relier
ses aires de reproduction dans le nord, jusqu’aux océans près de l’Antarctique où elle hiverne


 

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